9 jours de Trek de Choquequirao au Machu Picchu : des merveilles incas qui se méritent !

Le trek en chiffres :

  • Distance : 145 km (environ sans compter les visites)
  • Dénivelé positif : 6530 m
  • Dénivelé négatif : 7375 m
  • Durée : 9 jours
  • Altitude minimum : 1550 m
  • Altitude maximum : 4670 m
  • Sites rencontrés : Choquequirao, Pinchaunuyoc, Llactapata, Machu Picchu

    Trek Choquequirao - Machu Picchu
    Cliquez sur l’image pour agrandir le détail des étapes du trek

Préparation du trek :

Un trek de cette durée et de cette difficulté ça se prépare. En effet, ce trek est très peu fréquenté et même si les premiers jours jusqu’à Choquequirao nous sommes susceptibles de croiser quelques randonneurs ou muletiers, il est possible que nous ne croisions personne sur la route jusqu’aux abords du Machu Picchu.

Nous avons tout d’abord décidé de nous équiper d’une carte détaillée du trek. Malgré nos recherches en centre-ville nous ne la trouvons pas, c’est seulement en rentrant qu’on se rend compte qu’il y a une librairie à deux portes de l’hôtel avec la fameuse carte (27 soles).

Par curiosité, nous décidons d’aller voir l’agence d’un péruvien, avec qui nous avons bu un verre il y a quelques jours, afin de voir quel serait le prix pratiqué si l’on faisait le trek avec un guide et des mules. Ce sera aussi l’occasion d’essayer de récupérer quelques infos complémentaires. Après un peu de discussions, le responsable de l’agence note ‘750’ sur sa calculatrice. Voici la discussion qui s’en suit avec l’agent :

«  C’est le prix par personne ou pour deux ? demande Fabien

– par personne.

– c’est en soles ? demande pour confirmation Kristell

– non en dollar.

– HEIN ???? Lâche Kristell avant d’avoir un rire incontrôlable. Mais c’est notre budget pour deux mois de vie à deux au Pérou ! »

Finalement nous n’en apprendrons pas beaucoup plus et l’entrevue sera ponctuée de fous rires de Kristell en repensant aux 750 $ par personne. C’est donc décidé et sans regret que nous ferons le trek en totale autonomie.

Il nous faut donc faire nos sacs de rando et acheter la nourriture pour 3 petits déjeuners, 2 déjeuners et 3 diners. Pour le reste, nous nous ravitaillerons en route. Nous emporterons aussi 5 litres d’eau et des pastilles purifiantes.

Jour 0 : Cusco – Cachora 

Nous prenons un bus de Cusco vers Abancay à 13h (20s./pers). Dans le bus, Fabien décide de profiter de ces quelques heures pour jeter un œil à la carte achetée quelques jours plus tôt. C’est là qu’il se rend compte que Kristell a bien amené une carte mais pas du bon trek… Ce sera donc l’aventure. Après 4h de trajet, nous sommes déposés sur le bord de la route à l’entrée d’un chemin pour Cachora. Là, nous prenons un taxi (30s.) qui nous amène dans la vallée après 45 min de descente avec une très belle vue sur le Salkantay. Arrivés à Cachora, le chauffeur veut absolument nous trouver un hôtel (peut-être pour avoir sa petite commission). Il nous présentera même le responsable d’un camping situé à 3km de là sur le chemin vers Choquequirao. Le jour étant bien avancé, nous décidons de nous arrêter dans un hôtel à la sortie du village. Nos talents de négociateurs s’améliorant de jour en jour, nous obtenons 75% de réduction sur le prix de la chambre d’hôtel. La chambre comporte une immense baie vitrée avec une magnifique vue sur les montagnes environnantes. Dans le centre du village, nous rencontrons un groupe de 14 polonais qui commenceront le trek vers Choquequirao le lendemain également. Les habitants de Cachora sont très sympathiques, c’est le moral au top et après une bonne trucha (truite) dans un petit restaurant, que nous partons nous coucher de bonne heure pour être en forme demain. Nous commandons le petit déj pour le lendemain matin pour partir le ventre plein.

Vue magnifique de Cachora
Vue magnifique depuis Cachora (et la même depuis la chambre d’hôtel!)

Jour 1 : Cachora – Santa Rosa Bajo (7h)

A 6h le lendemain, nous sommes prêts. Le propriétaire de l’hôtel s’étant endormi hier sans prévenir sa femme, c’est donc dans l’urgence que celle-ci nous préparera un bon petit déjeuner.  Finalement, nous prendrons la route vers 7h. Nous croisons beaucoup d’enfants faisant quelques kilomètres pour se rendre à l’école. Une petite fille d’environ 6 ans nous salue et nous demande si on va à Choquequirao. Tout en gardant ses mains dans son dos, c’est le plus sérieusement du monde qu’elle nous dit « vous continuez tout droit puis vous tournez à gauche ». Trop adorable ! En plus, la petite avait raison (ce qui n’est pas toujours le cas des personnes nous indiquant la route).

Après 10 km de marche, nous croisons des colectivos sur la route. Ce sont les polonais qui se font amener à 12km de Cachora pour récupérer leurs mules et démarrer le trek. Après une petite pause pour recharger les batteries et les réserves d’eau, nous arrivons au col de Capuliyoc (2870m). Nous avons une magnifique vue sur la vallée et sur le chemin qu’il nous reste à parcourir.

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Premier passage de col, début des choses sérieuses
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Parée pour affronter la chaleur du trek avec le nouveau chapeau acheté la veille

Nous attaquons ensuite une descente de 9km pour atteindre la rivière 1320m plus bas. A 13h, au milieu de la descente, nous faisons une pause pour déjeuner, nous y retrouvons les polonais. Nous demandons s’il est possible de déjeuner ici, le proprio accepte et commence à nous préparer à manger. Finalement c’est après plus d’une heure que nous aurons des spaghettis avec de la sauce tomate (cuisinée cela dit). Un peu déçus (car nous aurions pu faire la même chose pour moins cher et en moins de temps), nous repartons à 14h30. Cela fait une heure que les polonais sont partis devant nous. Nous atteindrons finalement le pont vers 15h. Le temps de nous enregistrer, nous rafraichir la tête sous le robinet du coin et nous voilà partis à l’assaut de la montagne. La chaleur est très forte, c’est une des principales difficultés du trek. L’autre inconvénient de taille que nous rencontrons : les moustiques. Ou plutôt ces petites mouches qui vous piquent sans se faire remarquer. Mais après quelques heures, vous êtes recouverts de piqûres et ça démange. Pour vous donner un exemple, malgré du répulsif à moustiques, Kristell comptabilise 31 piqûres sur l’avant-bras gauche, rien que pour cette première journée.

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Vue sur le chemin à parcourir : descente jusqu’au pont puis remontée jusqu’au camping

Il nous reste 3,5km avant de rejoindre le camping et si ce midi on nous annonçait 2h de montée, le gardien qui s’occupe du camping de Playa Rosalina nous en annonce 3h, ce qui est limite avec la tombée de la nuit. C’est donc fatigués mais bien décidés à ne pas marcher de nuit que nous poursuivons le chemin. Après 2h de montée, nous croisons un péruvien. Il rapporte les affaires de couchage de deux polonais restés près du pont. Il nous dit qu’il reste encore deux heures de montée et qu’on ferait mieux de redescendre car il va faire nuit et c’est trop difficile. Complètement stressés, on met le paquet : hors de question de tout redescendre pour tout remonter le lendemain, ce soir on dort à Santa Rosa ! Après seulement 15min de marche intensive, nous atteignons le village, ou plutôt les deux maisons de Santa Rosa Bajo. Nous sommes complètement surpris d’arriver si vite et on se dit que le péruvien qu’on a croisé était soit sur une autre planète soit véritablement mal intentionné pour nous faire tout redescendre si près du but. Nous demandons s’il est possible de diner dans la première maison et nous allons nous installer dans l’autre camping avec le groupe de polonais. Ce soir-là, à la lumière d’une unique ampoule dans la cuisine, nous remangerons des spaghettis sur une table dehors avec le couple propriétaire de la maison.

Après avoir soigné les premières ampoules, nous filons rejoindre Morphée dans notre tente deux fois plus grande que les tentes des polonais.

Jour 2 : Santa Rosa Bajo – Choquequirao (5h)

Ce matin, le réveil n’est pas très matinal et pourtant nous partons avant les polonais, à 9h. Ils nous rattraperont dans la montée. Nous poursuivons donc la montée commencée la veille. Choquequirao n’est pas sur cette montagne, mais sur la suivante. Le début de matinée se fait sous la pluie qui sera tranquillement remplacée par un temps nuageux. Après 3h de montée, nous atteignons le village de Marampata. Nous y retrouvons nos amis polonais autour d’une bière. Nous demandons à la propriétaire de l’établissement s’il est possible de déjeuner ici. Quelques minutes après, nous nous retrouvons avec deux énormes assiettes d’arroz chaufa (riz mélangé avec des légumes et des œufs), un délice pour randonneurs. De sa maison, nous apercevons les ruines de Choquequirao.

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Première vue sur le site de Choquequirao avec le camping au milieu des ruines

A 12h45, nous voilà repus et prêts à repartir. Nous alternons petites montées et descentes, sous un soleil de plomb, pour enfin atteindre l’entrée du site de Choquequirao.  Là, commence une discussion incompréhensible avec le gardien qui semble ne pas avoir bu que de l’eau. Il est incapable de savoir combien de monnaie il doit nous rendre. Malgré une calculatrice et une incroyable patience de Fabien, impossible de lui faire comprendre. Après 20min, il finit par nous donner de l’argent, mais un peu trop. Nous n’avons pas le courage de le contredire et les 10 soles que nous venons de gagner semblent bien mérités.

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Traversée des premiers gués
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Les mules de nos amis polonais

Nous avons une magnifique vue sur l’ensemble de Choquequirao et pouvons admirer l’étendue du lieu. Seulement 30% du site est découvert. Le camping se trouve au milieu du site, 250m plus bas il y a des terrasses et 300m plus haut il y a des bâtiments administratifs et la place principale. Le site se poursuit également de l’autre côté de la montagne. Choquequirao est plus grand que le Machu Picchu. On dit d’ailleurs que ça pourrait être le nouveau Machu Picchu si celui-ci venait à fermer pour cause de préservation. Pour cela, un projet de construction d’un téléphérique est en cours pour rendre le site accessible au plus grand nombre.

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Vue d’ensemble sur la partie basse des ruines de Choquequirao

A 15h, nous arrivons sur le site, plantons la tente et savourons un petit café pendant que nous voyons arriver les polonais. Nous décidons de partir à la découverte du site. Nous allons voir les terrasses situées en contrebas, la partie haute du site attendra demain. Sans les sacs de randonnée, c’est beaucoup plus facile, nous courrons même sur certains sentiers. Le site est immense et les terrasses sont magnifiques, mais comme à leur habitude, les péruviens sont très avares en explication, voire même en indication (« pas besoin de livret explicatif, tout est indiqué sur le site » dixit notre ami le gardien).

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Heureusement qu’ils nous ont dit de suivre la flèche dans ce virage au cas où on aurait voulu poursuivre dans la forêt. Encore une fois, des indications très pertinentes 🙂

Nous sommes les seuls à parcourir ces ruines incas et à profiter du magnifique panorama qu’elles offrent. Enfin, presque les seuls, nous remarquons sur les terrasses voisines de nombreux mammifères inconnus (on pense que ce sont des coatis).

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Les terrasses de Choquequirao
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Casa de la Caida de Agua
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Les incas savaient choisir leurs emplacements

La remontée vers le camping est un peu plus rude que la descente, mais nous arrivons avant la nuit. Dans la soirée, nous discutons avec les polonais et apprenons qu’eux aussi vont jusqu’au Machu Picchu ! Alors que c’est un itinéraire très peu emprunté, nous voici à faire la route avec 14 polonais, 2 muletiers et leurs 9 mules. Nous nous couchons de bonne heure car la journée de demain s’annonce très rude.

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Vue depuis notre tente au camping de Choquequirao

 Jour 3 : Choquequirao – Ruines de Pinchaunuyoc (5h)

Aujourd’hui, il nous faut grimper un col à 3270m (le camping étant situé à 2850m), puis redescendre jusque la rivière à 1900m puis remonter jusqu’au camping de Maizal (à 2900m) sur la montagne voisine, sans oublier avant cela de visiter la partie haute du site de Choquequirao.

La nuit n’a pas du tout été reposante. En pleine nuit, les mules ont décidé de se promener près des tentes. Nous avons tous passé une très mauvaise nuit, sauf peut-être Fabien que rien ne perturbe.

La journée s’annonce très difficile et longue. Cependant, nous ne faisons pas l’impasse sur les ruines. A 6h30, nous sommes en haut, et profitons tranquillement des ruines dans la brume matinale. C’est un vrai bonheur.

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Le mystère des ruines est accentué par la brume matinale

Après deux heures sur le site, nous décidons d’aller voir la partie la plus célèbre de Choquequirao : le secteur des lamas. Cependant, on a beau voir le panneau indicatif (oui il y a un panneau !), on ne trouve pas le site. Ce sont finalement les polonais qui viendront à notre secours (il faut simplement redescendre 250m de l’autre côté de la montagne). Ils n’ont vraiment pas l’air pressé par la grosse journée qui nous attend et pour cause : ils nous apprennent qu’ils vont dormir dans les ruines de Pinchaunuyoc situées à mi-chemin entre le col et la rivière. C’est une superbe nouvelle, qui nous enlève toute la pression pour la journée ! Nous posons les sacs de randonnée en haut du chemin et partons à la découverte des fameux lamas de Choquequirao.

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Vue d’ensemble sur les terrasses du secteur des lamas qui s’étendent sur plus de 250m de dénivelé
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C’est la seule découverte de ce genre dans l’archéologie inca

La balade se poursuit tranquillement. Enfin, jusqu’au moment où on aperçoit des randonneurs inconnus. Là, Fabien se demande si c’était une bonne chose de laisser les sacs tout seuls en haut. Finalement, il remontera au pas de course, pour arriver sous les regards surpris des polonais de le voir revenir aussi tôt. Ils étaient justement en train de nous laisser un petit mot avec un plan pour nous indiquer la direction à suivre pour sortir du site et rejoindre le sentier de randonnée.

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La vue depuis les ruines est vertigineuse

Pour atteindre le col de Choquequirao, nous passons dans une forêt dense avec au sommet une magnifique vue sur les ruines. Peu après le col, nous décidons de faire une pause déjeuner. On s’est fait des sandwiches… dégueulasses ! On ne sait pas si c’était le pain, le fromage ou le jambon, mais c’était immangeable. Nous jetons donc le pain qui sera peut être mangé par les ours à lunette du coin.  C’est donc avec quelques biscuits dans le ventre que nous poursuivons la descente dans les cailloux et la poussière, sous un soleil de plomb.

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Vue sur les ruines (partie haute) depuis le col de Choquequirao (3270m)

Les muscles des mollets et des cuisses se font sentir. On a l’impression d’avoir un handicap et que nos jambes ne fonctionnent pas comme on le souhaiterait. La pente est assez forte et le mauvais sentier vaudra deux chutes à Kristell, mais finalement sans mal et ce sera une nouvelle occasion de rire.

En milieu d’après-midi, nous arrivons aux ruines où sont déjà installés les polonais qui nous réservent un chaleureux accueil. On s’installe sur une terrasse vide et on profite de l’incroyable vue qui s’offre à nous. Ce qui est pratique avec les incas, c’est qu’ils ont installé l’eau courante dans leurs constructions. C’est donc dans un camping atypique et équipé par les incas que nous passons la nuit. Nous nous endormons ce soir-là bercés par des chants polonais.

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Camping atypique mais bien sympa
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Panorama de la soirée. A droite, la montagne à gravir le lendemain.

Jour 4 : Ruines de Pinchaunuyoc – Maizal (6h)

Encore une fois, nous nous réveillons en même temps que les polonais mais nous sommes beaucoup plus efficaces qu’eux pour ranger nos affaires. Nous saluons les polonais, en polonais et à 8h30, nous quittons les ruines pour entamer une descente d’une heure jusqu’à la rivière. Il y a de très nombreuses orchidées sauvages. Nous sommes en début de matinée et pourtant le soleil tape déjà bien fort. Nous ne résistons pas à l’envie de nous rafraichir à la rivière. Après un bain de pieds salvateur, nous mettons carrément le t-shirt dans l’eau et le renfilons trempé. L’eau est gelée, mais cela nous redonne des forces pour attaquer la montée qui arrive.

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Bain de pieds bien mérité mais glacé

C’est donc regonflés à bloc qu’à 10h nous commençons à grimper. Comme nous l’avions vu la veille depuis les ruines, le chemin monte de façon assez raide. A midi, on teste pour la première fois les sandwiches à base de tortilla et on les adopte ! Les polonais finiront par nous doubler. Puis ce sera au tour de leurs mules de nous dépasser au même moment où d’autres mules redescendent le chemin. Après quelques minutes de chaos où les différents muletiers crient « mulas » de manière rauque et que les cailloux et les coups de bâtons pleuvent, chacun repart dans la bonne direction. La chaleur est de plus en plus écrasante.

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Panorama du chemin déjà parcouru depuis le col de Choquequirao (et avec vue sur les ruines de Pinchaunuyoc : à trouver en cliquant sur la photo!)

Certains passages du sentier deviennent vertigineux, mais en même temps ils nous offrent une vue incroyable sur la vallée et le chemin déjà parcouru depuis le col de Choquequirao. Les différents muletiers que nous croisons nous rassurent car nous sommes à 30min du camping, ils insisteront sur le fait qu’on doit aller à gauche. En effet, 30 min après un petit sentier bifurque à gauche et un panneau nous indique encore 15min de marche jusqu’au camping. C’est finalement à 15h que nous arriverons dans une cour de ferme. Le camping est en fait une maison familiale avec un jardin pour planter les tentes. Les polonais nous font une haie d’honneur à notre arrivée.

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Le sentier devient vertigineux à l’approche du camping

Nous installons notre tente, puis partons demander à la propriétaire s’il est possible de diner ici ce soir. Elle acquiesce et nous informe que ce soir on mangera du poulet. S’ensuit ensuite 10min d’une folle course poursuite dans la cour et les buissons pour attraper les poules. Petits et grands, tout le monde s’y met, même les chiens courent partout. Un des péruviens nous regarde avec un air malicieux, nous désigne une poule et passe son doigt sur son cou pour nous dire que c’est celle-ci qui sera mangée ce soir.

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Camping de Maizal avec les nombreuses tentes polonaises

Pour le goûter, nous nous faisons un petit maté de coca tout en profitant de la vue. Une polonaise nous donne son surplus de nourriture. Nous récupérons donc un plat lyophilisé, qui même s’il ne sert pas pendant le trek, sera toujours utile à vélo. Le diner sera servi directement dans la cuisine, près du feu, sur un petit tabouret de bois. A nos pieds, de nombreux cochons d’inde courent dans tous les sens.

Ce soir-là, nous nous endormons rapidement, épuisés par la journée passée.

Jour 5 : Maizal – Yanama (6h)

A 7h, nous prenons le chemin qui part au-dessus de la ferme vers Yanama. Le sentier est très étroit et nous y croisons des chèvres et des vaches. Nous commençons la journée par une bonne montée, mais le temps est beau et pas trop chaud, ce qui rend le parcours plus facile. Ensuite, le chemin est assez plat, ce qui est étonnant car nous devrions normalement grimper pour atteindre le col. Le mystère est vite résolu lorsqu’il nous reste environ 600m de dénivelé positif à faire : le chemin se transforme en une grosse montée boueuse puis rapidement en escaliers boueux et caillouteux. Les escaliers étant des vestiges incas, les marches nous arrivent aux genoux. (D’ailleurs, c’est encore un mystère pour nous : les péruviens étant plutôt petits, on suppose que les incas n’étaient pas beaucoup plus grands, pourquoi faire de si hautes marches ? On se posera souvent la question durant ce trek.)

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Quand une pause s’impose c’est l’heure des cookies!

La montée semble interminable. Sur le chemin, nous trouverons des mines d’argent et de cuivre. C’est aussi ici que les muletiers des polonais vont nous rattraper. Ils nous rassurent en nous disant qu’il ne reste plus qu’une heure. C’est finalement à midi, après 5h de marche, ponctuées de pauses cookies, que nous atteignons le col de San Juan à 4160m.

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Arrêt aux mines de cuivre et d’argent de Victoria avant d’attaquer la dernière montée de la journée

Normalement, c’est ici que nous devrions apercevoir nos premiers condors. D’ailleurs en approchant du col on voit quelques rapaces se poser non loin, Fabien part en mission commando pour les surprendre et les photographier.

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Mission commando accomplie : mais ce n’était pas un condor…

La vue est magnifique, d’un côté du col comme de l’autre. Après un bon déjeuner, nous entamons la descente, alors que les premiers polonais commencent à arriver. Le sentier longe la paroi rocheuse et devient par moment vertigineux. Cependant, la pente n’est pas trop accentuée et nous atteindrons le village de Yanama en une heure. Sur ce chemin, nous croisons deux randonneurs très chargés mais qui nous dépassent à bonne allure. L’un d’eux ramasse tous les déchets qu’il trouve sur son chemin. Nous sommes impressionnés par son civisme et on se dit qu’il n’a pas dû parcourir beaucoup le Pérou car nous, nous avons abandonné. En effet, après avoir vu des enfants jeter des déchets dans la nature sous les rires des parents ou une dame ouvrir la porte de sa maison et jeter son sac d’ordures dans l’arbre en face de chez elle, on se dit que c’est toute une campagne de sensibilisation qu’il faudrait !

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Sentier longeant la paroi rocheuse ponctuée de mines à l’approche de Yanama

Yanama est un grand village par rapport à nos étapes précédentes (comprendre, il y a plus de deux maisons). De plus, une piste a récemment été construite permettant ainsi aux véhicules d’accéder au village. Le prix des aliments et de l’eau s’en ressent (lors des étapes précédentes, les provisions étant amenées à dos de mules, l’eau se trouvait 4 fois plus chère que le prix habituel).

C’est après notre douche, la lessive et un bon café que nous voyons les polonais débarquer plus de 2h après nous. C’est surpris, et on l’avoue, un peu fiers que nous les regardons s’installer : et oui, nous on porte toutes nos affaires sur le dos et on n’a pas fait l’Himalaya, contrairement à eux. Cependant, nous avons peut être trouvé une explication à cela, le lendemain matin en voyant l’un des polonais remplir sa gourde de bière.

Jour 6 : Yanama – Ccollapampa (10h)

Aujourd’hui nous partons de bonne heure car nous aimerions si possible rallonger l’étape du jour de 8km. Non pas que ce soit trop facile, c’est seulement qu’à 8km de Totora (fin habituelle de cette étape), il y a des sources d’eau chaude et on se verrait bien en profiter tout seuls après ces 5 jours de marche plutôt qu’avec le groupe de polonais.

Le réveil est donc planifié à 5h, en même temps que les polonais car la journée est quand même assez ambitieuse avec le passage du col le plus haut de notre trek à 4660m. Après un bon petit déjeuner avec des œufs brouillés, il est temps de ranger le réchaud et de plier la tente pour prendre la route. A 6h20, nous longeons la route en terre dans l’espoir d’apercevoir un sentier de randonnée. Sans s’en rendre compte, on avale les kilomètres mais surtout le dénivelé positif : on a déjà grimpé 600m. Arrivés à 4000m d’altitude, on quitte enfin les lacets de la route pour emprunter un sentier qui coupe à travers la vallée pour aller s’attaquer à la dernière et rude montée. Comme toujours, il n’y a pas de panneau indicatif et nous doutons parfois du chemin à emprunter. Les deux randonneurs croisés la veille nous ont doublés ce matin et nous avons repéré la forme de leurs semelles. Ainsi notre journée a été ponctuée de ce type de discussions : « Tu vois des ronds ? » « Non, mais ya des crottes de mules ».

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Vue depuis la nouvelle route en terre entre Totora et Yanama

D’en haut, nous voyons le groupe de polonais éparpillé dans la vallée : les premiers suivent nos pas dans le sentier, les autres suivent les lacets de la route et font donc de grands détours qui leur rajoutent beaucoup de bornes. Nous ne savons toujours pas si c’était volontaire ou non, mais on pense que c’était un très mauvais choix stratégique.

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Si, si Kristell, c’est là haut qu’on va!
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Sentier vers notre plus haut col à 4660m

A 11h30, nous atteignons le pass et prenons un déjeuner bien mérité. Les muletiers des polonais nous rejoignent et nous conseillent de nous arrêter à Totora (à 3h de marche) et de ne pas aller jusqu’à Ccollapampa car « c’est trop trop loin » (encore 6h de marche). Il n’en fallait pas plus pour nous faire accélérer le pas : plus c’est dur et plus on les veut ces sources d’eau chaude.

A midi, alors que les premiers polonais arrivent au pass, nous entamons notre descente. Tout comme pour la montée, le sentier coupe la route et nous évite tous les lacets interminables. Nous avons un bon rythme et les courbatures de la veille ont presque toutes disparu. Nos regards scrutent le ciel car c’est l’étape où nous devrions voir le plus de condors. Nous n’en verrons aucun.

A 14h30, nous arrivons à Totora. Nous faisons quelques courses dans la boutique du camping. La dame, peu aimable, refuse notre billet de 50 soles car il est déchiré sur un demi-centimètre. Nous sommes complètement surpris, mais elle finira par accepter le billet sans lequel nous n’achèterons rien chez elle. Elle nous indique que les sources d’eau chaude sont à 2h de marche, un autre homme nous indiquera qu’il faut 45 min à pied. Sachant qu’il y a 8km, on se dit que ce monsieur doit vraiment être très très rapide. Nous mettrons finalement 2h15 pour rejoindre le village de Ccollapampa sur une route légèrement descendante. Les derniers kilomètres ont été durs. En plus d’avoir passé du temps à observer une mygale (à plus de 3500m d’altitude !), nous avions mal au dos à cause des sacs et il a fallu s’arrêter pour soigner une ampoule ENORME sur l’orteil de Fabien.

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Les mules des polonais entamant la descente vers Totora

Le moral, lui, reste au beau fixe et nous partons à la recherche des sources tant espérées. Au loin, nous apercevons plein de tentes. On pense que ça doit être là, mais 3 jeunes hommes nous disent qu’on est en train de refaire le trek du Salkantay à l’envers. Comme nous pouvons le constater, le Salkantay c’est l’autoroute du trek vers le Machu Picchu. Contrairement au trek du Chemin de l’Inca soumis à une limitation de randonneurs, le Salkantay est l’alternative que proposent toutes les agences de Cusco. Nous voyons que nous sommes de retour dans la civilisation et que nous devrons désormais partager notre sentier de randonnée avec de nombreux autres voyageurs. En attendant, on apprend que les sources sont encore à 20min, mais la nuit va tomber et nous sommes épuisés après les 8km supplémentaires de l’étape. Nous irons demain de bonne heure pour ne pas avoir tous les autres touristes en même temps que nous et avant l’arrivée des polonais restés à Totora.

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Diner après une bonne journée de marche

Jour 7 : Ccollapampa – Llactapata (7h)

Après un bon petit déjeuner, nous quittons le camping à 6h45. Le schéma de la veille se reproduit : la dame refuse notre argent, ce n’est pas un billet ce coup-ci, c’est une parfaite pièce de 5 soles. Une nouvelle fois, on ne comprend pas pourquoi. On se dépêche d’aller jusqu’aux sources avant les autres mais nous sommes suivis de près par plusieurs groupes venant du Salkantay et leur guide. Nous arrivons les premiers et là c’est la déception. L’endroit est à l’abandon et dans un état vraiment sale. Seul un des bassins est rempli et il ne donne vraiment pas envie. Nous tentons quand même le bain de pieds salvateur via le tuyau d’arrivée d’eau. C’est agréable et ça rend propre. Dans l’arbre voisin, une colonie de perruches vertes et rouge nous observent.

Pendant ce temps, deux groupes nous dépassent et on attend le troisième pour demander notre chemin. Les randonneurs de ces groupes font plus touristes du dimanche que trekkeurs : on voit des femmes maquillées avec des petits sacs à main de luxe en bandoulière et des personnes sans grande condition physique. Une fois notre chemin confirmé, nous accélérons le pas et doublons tous les groupes qui nous précédaient. Au détour d’un virage, nous croisons un randonneur bloqué par une vache au milieu du sentier. Il en faut plus pour nous stopper et nous l’aidons à passer près du bovin. Le chemin est assez monotone. Il longe le rio Santa Teresa et nous fait par moment penser au Sentier des Douaniers même si quelques petites montées s’alternent aux descentes. Au bout du sentier, on rejoint la route où attendent plusieurs colectivos et taxis qui nous proposent de nous amener à Santa Teresa. Mais Kristell lui répond qu’on vient de Cachora à 7 jours de marche et qu’on ne va pas craquer pour les trente dernières minutes qu’il nous reste.

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Ainsi, une demi-heure après nous arrivons à la Playa (un village dont seul le nom fait rêver). Il est 11h. On aperçoit une terrasse à l’étage d’un bâtiment et on se dit que ce serait sympa d’y manger. Ce n’est pas un restaurant, mais la dame accepte de nous préparer à manger. On peut même lui demander le plat qu’on désire manger. On opte pour de l’arroz chaufa (plat qu’on avait bien apprécié au début de notre trek). Quelques minutes après, on voit la propriétaire partir faire les courses. Pendant le repas, nous observons le ballet des colectivos ramenant plein de groupes de touristes pour les déposer dans un hôtel/resto un peu plus loin dans le village.

Un des guides nous conseille de nous arrêter là (fin habituelle de l’étape du jour). Mais ça nous tente moyen de rester dans ce repère de touristes. Il nous indique donc la suite de notre parcours vers le chemin inca et nous dit qu’il est possible d’atteindre le prochain camping avant la nuit. Au début du chemin nous croisons plusieurs campings dans les plantations de café que traverse le sentier. Nous rechargeons les réserves d’eau et attaquons les choses sérieuses car qui dit chemin inca dit marches. Ça grimpe dur et on attaque la dernière côte du trek : 800m de dénivelé positif. La chaleur devient de plus en plus écrasante et malgré les forêts traversées, on commence à s’épuiser. La montée ne semble plus finir. Nous grimpons pendant 3h30 qui seront dures du fait de la fatigue accumulée durant le trek et de la montée en fin de journée qui nous coupe les jambes. Nous restons motivés car nous savons que de l’autre côté il y a le Machu Picchu que nous devrions apercevoir dès ce soir. Toutes les bonnes choses ayant une fin, nous atteignons le sommet mais avec une petite déception : nous sommes au milieu d’une forêt dense, ressemblant un peu à une jungle. Nous n’avons aucun point de vue. Increvables, nous continuons et entamons la descente. Là, entre les arbres, nous avons une petite vue dégagée. Nous nous faufilons et là nous voyons le Machu Picchu ! Le temps est dégagé et les 7 jours intenses de trek pour en arriver là nous semblent bien loin. Le sourire n’est jamais parti, mais l’énergie elle s’était un peu estompée mais nous voilà repartis de plus belle. Les jambes ne répondent plus beaucoup mais en quelques minutes nous atteignons les ruines de Llactapata. Ce sont de petites ruines sans grand intérêt mais avec une magnifique vue sur le plus fameux des sites incas.

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Premier contact avec le Machu Picchu
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Ruines de Llactapata

Encore quelques minutes de marche et nous voilà à poser la tente dans un camping avec une très belle vue sur le Machu Picchu. Le camping abuse beaucoup au niveau des tarifs sur la nourriture mais nous n’avons pas fait de provisions pour le diner de ce soir. Finalement nous mangerons un des plats lyophilisés offerts par une polonaise quelques jours plus tôt. Ils nous manquent nos polonais. On passait de bonnes soirées avec eux et nos nuits étaient tranquilles, plus que celle que nous passons ici en tout cas. Car forcément, nous ne sommes pas seuls sur le camping. Nous profitons de ce superbe panorama jusqu’à la tombée de la nuit. C’est notre dernier jour en tente, demain nous atteignons la ville d’Aguas Calientes.

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Camping de Llactapata avec vue sur le Machu Picchu

Jour 8 : Llactapata – Aguas Calientes (5,5h)

Ce matin, nous prenons tout notre temps et partons à 9h. En effet, c’est notre dernière étape, nous l’avons déjà bien avancée la veille et maintenant il ne reste que de la descente. Nous profitons une dernière fois de la vue du Machu Picchu avant de reprendre la route le ventre vide (et oui, nous n’avons toujours pas de provisions). Il fait très très chaud et le chemin est peu abrité. Nous effectuons la descente sous un bruit constant de scie électrique provoqué par les insectes des environs. Au bout de 2h30, nous atteignons le point de contrôle à l’entrée d’hidroelectrica. Là, nous devons indiquer par une croix d’où nous venons. « Salkantay ? Santa Rosa ? » Non, non, nous nous venons de Choquequequirao « Wah ! ».  Nous étions les seuls de Choquequirao sur la grande page en-cours dans le livre du poste de contrôle. En feuilletant les pages précédentes, nous ne trouverons aucun autre voyageur ayant fait ce trek.

Une petite crise d’hypoglycémie plus tard, nous voilà à recharger nos batteries (et nos estomacs) dans les petits snacks longeant la voie ferrée. Nous ne sommes pas les seuls, de nombreux trekkeurs parcourent le chemin caillouteux et sans fin le long des rails, et ce, dans les deux sens. Nous avons un bon rythme en cette fin de trek et nous doublons tous les groupes partis avant nous ce matin. Nous voyons passer plusieurs trains, non sans une grande envie de monter dedans, mais ce n’est pas dans notre budget. Les 2h30 initiales de marche pour rejoindre Aguas Calientes se transforment en 3h (et oui, 2h30 le long des voies et encore 30 min pour rejoindre le centre-ville), voire même 3h30 avec la fatigue et la chaleur qui s’installent.

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Passage du train de Aguas Calientes à Hidroelectrica

Une fois arrivés en ville, c’est touristland : hôtels, restaurants et magasins de souvenirs composent la ville. Il n’y a pas de véhicule ici, hormis le train et les bus faisant la navette jusqu’au Machu Picchu. La ville est remplie de randonneurs. Nous ne nous attardons pas et filons directement achetés nos billets pour le lendemain matin. Bon à savoir : bien que l’UNESCO limite à 2500 visiteurs par jour sur le site, à Aguas Calientes, vous pourrez toujours trouver des billets pour le lendemain. En effet, si les 2500 places sont pourvues, on vous vendra un billet pour un jour suivant et vous pourrez quand même rentrer sur le site. La limitation est ainsi contournée en période d’affluence mais tout au long de l’année il y a bien, en moyenne, moins de 2500 personnes par jour sur le site. Par contre, nous n’avons pas eu de places pour le Hayna Picchu (400 personnes max. par jour), pour lequel il faut réserver plusieurs semaines (ou mois) à l’avance.

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Bienvenue sur la place principale d’Aguas Calientes

Une fois les billets en poche, on décide d’aller à l’office du tourisme pour nous éclairer sur l’hôtel dans lequel nous installer. Nous sommes alors abordés par une américaine : « Eh guys ! Do you want a pizza ? » Comment dire… bien sûr qu’on accepte ! L’office du tourisme ouvrant dans 2min, c’est pile le temps qu’il nous faudra pour dévorer la pizza.

Nous trouverons finalement un hôtel, que nous ne recommanderons absolument pas. Non pas qu’il soit à côté de la voie ferrée, car on doit entendre le train dans toute la ville, mais il n’y a jamais personne dans l’hôtel. Nous veillerons jusque tard dans la nuit pour essayer de trouver le propriétaire afin de lui demander un endroit où poser nos sacs à dos demain pendant la visite du Machu Picchu. C’est peine perdue. Après une bonne douche, une lessive et un ravitaillement, nous nous endormons pour être d’attaque pour la dernière ligne droite de ces 8 jours de trek : la visite du Machu Picchu.

Jour 9 : Aguas Calientes – Machu Picchu – Cusco (5,5h)

Nous sommes réveillés à 3h30, par des randonneurs cherchant vainement le propriétaire de l’hôtel. Finalement, comme eux, nous nous résignerons à trouver un autre endroit pour laisser nos sacs à dos en sécurité. Nous voici donc à 4h du matin en train d’errer dans la ville à la recherche d’un hôtel qui voudra bien garder nos affaires. Finalement nous trouverons assez facilement notre bonheur et nous partons l’esprit tranquille en direction du chemin qui mène vers le Machu Picchu.

Il fait nuit noire et nous ne sommes pas les seuls à nous diriger vers le pont qui marque l’entrée du chemin inca jusqu’au Machu Picchu. Heureusement car nous n’avons pas nos frontales, mais d’autres ont été plus prévoyants que nous. Nous arrivons à 4h50 au pont qui n’ouvre qu’à 5h. Tout le monde est en ligne, attendant patiemment l’ouverture des grilles. Il y a beaucoup de jeunes. Pour notre part, nous passerons le contrôle à 5h05 et c’est parti pour 45 min sur plus de 1700 marches vers le Machu Picchu. Nous commençons en pleine nuit. L’entrainement du trek aura été bénéfique : aucune douleur musculaire de toute la montée, mais la respiration est quand même un peu difficile. Fabien ne cache pas sa joie à chaque fois que Kristell double des filles qui étaient un peu trop sûres d’elles avant le départ.

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Peu avant le top départ de l’ascension jusqu’au Machu Picchu

Nous serons en haut à 5h50, juste avant le premier bus qui arrivera une minute après nous et avant l’ouverture des portes programmée à 6h. Mais voilà, tous ceux qui sortent du bus se ruent vers l’entrée et doublent de tous côtés, fini le fair play des sportifs. C’est donc dans la foule anarchique et un peu dégoûtés (mais fiers de nous) que nous entrons enfin au Machu Picchu.

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Enfin nous y sommes! On a réussi!
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Le Machu Picchu avec (presque) pas de touriste

Nous profitons du peu de monde pour faire quelques photos puis nous partons visiter le site. Beaucoup de personnes sont maintenant présentes sur le site accompagnées de nombreux guides. Finalement nous arriverons à profiter des explications des guides que nous croisons en chemin. A 9h, nous patientons à la sortie afin de faire tamponner le passeport puis nous entamons la descente. Qu’est-ce qu’elle est longue ! Nous n’avions pas l’impression d’avoir gravi autant de marches à l’aller. Passée l’adrénaline de l’aube, les marches typiques d’ici (très hautes) sont longues à redescendre. Nous finissons le chemin avec Sylvain un tourdumondiste marseillais.

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Templo Principal
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El Templo de las tres ventanas
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La Roca Sagrada
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Terrasses du Machu Picchu

Nous retournons récupérer nos sacs à Aguas Calientes puis repartons 10,5km en arrière pour retourner à Hidroelectrica pour essayer d’attraper le premier des trois colectivos qui nous ramèneront à Cusco en environ 6h. (On déconseille de partir dans l’autre sens vers le kilomètre 82, car il n’y a pas vraiment de chemin le long des voies et vous en aurez pour 6h de marche + 3h de colectivos, ce qui n’est pas beaucoup plus rapide, mais plus fatigant.) En route, nous pourrons observer des colonies d’aras.

Le retour est difficile le long des voies : fatigue (manque de sommeil), épuisement (des derniers jours) et la faim. Malheureusement nous ne recroiserons pas le groupe de polonais sur le chemin.

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Pour le retour vers Hidroelectrica on aurait bien pris un train!

Presque arrivés à Hidroelectrica on entend «  bus direct pour Cusco ». Eureka ! Nous n’aurons pas trois colectivos à prendre. On achète les billets dans le restaurant et en profitons pour déjeuner avant que le bus ne parte. A 14h, on arrive au terminal de bus, ou plutôt sur le parking où règne l’anarchie au milieu des minibus. Nous sommes perdus mais rapidement on entend appeler « Kristell ? » Hop, en deux secondes nous sommes embarqués dans un minibus complet sans espace pour nos jambes et encore moins pour les bagages. Nous voyagerons donc 6h chaotiques avec les gros sacs de rando sur les genoux. L’estomac accroché, nous arriverons complètement lessivés à Cusco vers 20h.

Nous nous dirigeons vers notre hôtel, stressés de ne pas y trouver de chambre. Nous sommes accueillis très chaleureusement et le propriétaire nous propose de reprendre la même chambre qu’avant notre départ : idéal. C’est donc ravis que nous nous reposerons et nous remettrons de toutes ces émotions.

Épilogue

Budget global du trek (repas/logement/transports/entrées des sites inclus) : 1060 soles soit environ 165$/pers.

Trek assez difficile, mais heureux de l’avoir fait. Nous avons pu admirer de beaux vestiges incas et de merveilleux paysages. On le recommande à tous ceux qui veulent sortir des sentiers battus!

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