Un Noël à l’île de Pâques – 16/12 au 25/12
L’île de Pâques – Rapa Nui : Un des endroits les plus isolés au monde
L’île de Pâques est située au milieu de l’océan pacifique et n’est accessible que depuis Tahiti ou Santiago du Chili, où nous passons. Nous en profitons donc, car l’opportunité ne se représentera peut être pas !
Après plusieurs heures de bus, métro et navette nous arrivons à l’aéroport. Pendant notre copieux petit déjeuner buffet, nous repensons à nos préjugés sur l’île de Pâques :
Pour Fabien, l’île est désertique, pleine de touristes et ça fait cher le voyage pour peu de choses à voir. Autrement dit, la motivation n’est pas vraiment au rendez-vous.
Pour Kristell, certes c’est une île perdue au milieu de l’océan, sans arbre, ni animaux endémiques, sans plage paradisiaque, une vie chère, avec des pascuans en perte d’identité culturelle mais avec plein de moais debout et une histoire inconnue encore à découvrir. Autrement dit, Kristell rêve d’y aller depuis un moment pour s’imprégner de cet endroit unique.
Nous voyageons dans un tout nouveau Boeing. Rapidement, nous nous écartons de la côte, les Andes enneigées s’éloignent et nous passons au-dessus de la zone de subduction où l’océan clair devient d’un bleu très profond. Après 5h30 de vol, qui sont passées incroyablement vite tellement nous étions bien, nous débarquons dans le petit aéroport plein à craquer de Rapa Nui.
L’aéroport est plein de locaux, venant chercher un nombre impressionnant de bagages ramenés du continent. Sur le tapis à bagages, nous pouvons voir beaucoup de colis, de la nourriture, de l’eau, des glacières, un pneu et des sapins de Noël !
L’installation au camping : l’océan à perte de vue depuis notre chambre
Le choix du logement est rapidement fait car la plupart des hôtels sont très chers et il n’existe qu’un seul camping. A la sortie de l’aéroport, une navette (le pick up du propriétaire du camping) nous attend. Même si ce n’est pas loin, c’est bien pratique.
Ainsi, nous nous installons dans le camping et choisissons l’emplacement le plus proche de l’océan qui semble boudé par les autres campeurs. Nous ne comprenons pas pourquoi (pour le moment !) et profitons d’une magnifique vue sur le Pacifique.
La fin de l’après-midi, sera le repos, face aux grosses vagues de l’océan. Nous y apercevons même un dauphin. Nous verrons ce soir notre premier coucher de soleil. Il y avait un peu de nuages, mais ce sera le plus beau de notre séjour de 10 jours sur l’île.
Randonnées sur une île pas si désertique que ça !
Dès le lendemain, nous partons randonner vers le volcan Rano Kau au sud-ouest de l’île. Après quelques dizaines de mètres, nous parcourons des petits sentiers de campagne. Puis, nous atteignons une forêt. Eh oui ! Dès le premier jour, nos clichés tombent. C’est très agréable de parcourir la forêt car cela nous protège du soleil de plomb. Aujourd’hui nous ne partons pas voir de moai, mais le lac au cœur du cratère du volcan. Nous longeons ensuite la crête pour aller à l’ancien village d’Orongo où avaient lieu les cérémonies annuelles, notamment celle de l’homme oiseau. Le culte de l’homme oiseau désigne l’homme qui rapporte le premier un œuf de frégate d’une île au large de Rapa Nui.
Sur le chemin du retour, nous trouvons des piscines naturelles. Nous n’oserons pas y mettre plus que les pieds, non pas que les vagues déferlantes nous dérangent, mais plutôt les poissons, crabes et oursins qui s’y trouvent ne nous tentent pas beaucoup. En poursuivant, nous passons devant des caves creusées par la mer puis nous longeons des habitations. Dans le jardin de l’une d’elle, nous voyons un mât au bout duquel flotte un drapeau breton ! Quand on dit qu’ils sont partout !
Juste avant d’arriver au camping, nous passons devant le port de pêche où de nombreux poissons festoient des restes de leurs congénères découpés par les pécheurs. Puis nous apercevons une tête, puis une dizaine d’autres. Mais impossible de déterminer de quel animal il s’agit. Après une meilleure observation, ce qu’on pensait être des otaries s’avèrent être des tortues de mer ! Pendant un bon moment, nous les regarderons nager lentement.
La fin d’après-midi sera de soigner les premiers coups de soleil sur le transat. Les vacances commencent vraiment très bien.
Pour visiter le reste de l’île, la journée suivante nous louons un scooter. Cela nous permet d’avoir accès aux sites les plus au Nord de l’île. Nous pourrons y découvrir beaucoup de moais dont la plupart sont tombés. Les seuls debout sont ceux ayant fait l’objet d’une campagne de restauration internationale. Nous parcourons aussi le chemin effectué par les moais eux-mêmes en nous rendant à la carrière d’où ils sont extraits. Nous y rencontrons un super guide parlant français qui nous apprendra plein de choses intéressantes. Il fait très chaud et nous poursuivrons la journée par une après-midi plage, près des cocotiers d’Anakena, dans une petite crique quasi désertique. L’océan y est très clair avec de grosses vagues. Puis nous terminons par la carrière de pukao, ces chapeaux rouges posés sur la tête des moais.
Nous visitons également le musée de l’île qui est gratuit et vraiment très bien fait, essentiel pour essayer de comprendre cette île si différente de ce que nous connaissons.
Le quotidien au rythme polynésien
La vie au camping est vraiment relaxante. On sent l’atmosphère polynésienne. Chacun circule pieds nus dans les bâtiments. La vie sur l’île étant très chère, chacun est venu avec ses provisions. Nous rencontrons même Kenji, un japonais, qui est venu avec toute sa cuisine : appareil à sushis, batterie de cuisine… Pour notre part, nous partons avec le sac à dos de Fabien exclusivement rempli de nourriture pour nos repas sur l’île. Nous repartirons avec la quasi-totalité. En effet, nos repas se composent principalement d’un méga petit-déjeuner, de glaces et d’un goûter à la boulangerie du centre-ville où nous avons goûté presque toutes les pâtisseries.
La vie au camping est aussi beaucoup rythmée par les nouvelles concernant les vols pour l’île de Pâques. En effet, le lendemain de notre départ, une grève a paralysé pendant plus d’une semaine l’île, ses habitants et ses touristes. Nous avons vu débarquer au camping des touristes infortunés venant terminer leur lune de miel en tente faute de budget pour une semaine supplémentaire d’un onéreux hôtel pascuan. Chacun est un peu laissé à l’abandon sur l’île, le prix des denrées augmente et celui des locations de véhicule et des tours touristiques baisse. La vie des personnes bloquées sur le continent est à l’inverse complètement différentes car la compagnie aérienne a pris à sa charge de loger dans des hôtels 4* avec jacuzzi. La situation s’arrangera une semaine plus tard, juste avant noël avec la prise en main des évènements par l’armée qui affrète des avions spéciaux pour l’île. Mais pour nous, aucun problème car nous sommes arrivés juste avant la grève et repartons une fois la situation rétablie.
LA journée de merde
Nous aurons cependant nous aussi droit à notre journée de galère. En effet, nous avons loué un scooter 24h dans un petit magasin de la ville. Après notre journée de balade, nous nous garons soigneusement à la pharmacie pour acheter des piles pour le GPS. C’est alors qu’on aperçoit un cheval errant en plein centre-ville poursuivant des touristes. Ceux-ci prennent peur et essayent en vain de lui échapper. Ils décident, pour notre plus triste malheur de se réfugier dans la pharmacie. Le cheval les suit et au lieu de tranquillement retourner vers la route pour poursuivre son chemin, il fonce… dans notre scooter ! Incroyable ! Il y coince sa patte et casse la poignée de frein de l’engin. Les gens du coin réussissent à la dégager et là, c’est le début de nos ennuis. Sur l’île de Pâques, il n’y a pas d’assurance. Même si nous ne sommes pas en tort et qu’aucun état des lieux n’est fait avant la location, le touriste paye et entre insulaire on s’accorde à ce que cette règle soit respectée. Ainsi le lendemain, après avoir rapporté le scooter avec la poignée cassée, avoir subis deux heures de menaces de la part du propriétaire, fait appel à la police et éviter une plus grosse escroquerie, nous nous résignons à payer bien cher ce morceau de plastique. A l’annonce de notre reddition, le propriétaire change tout de suite de ton et rigole avec les policiers et est tout sourire avec nous. C’est sur ce sentiment amer de s’être fait complètement avoir que nous repartons finir tristement notre journée. En rentrant, nous découvrons qu’un arceau de notre tente s’est rompu. Finalement, nous n’irons pas voir Tito le tatoueur dont l’art devait nous apporter un souvenir indélébile de ce voyage que nous ne voulons plus forcément nous souvenir.
Mais voilà, ce n’est pas un cheval et une tente qui vont nous pourrir notre séjour ! C’est une date un peu spéciale pour nous car c’est notre anniversaire et tous les mois depuis bientôt 7 ans, nous allons au restaurant. Nous décidons donc de nous faire plaisir pour contrebalancer cette rude journée et mangeons un délicieux repas au bord de la mer au coucher de soleil.
La suite du séjour
Les deux jours qui suivent, nous essuyons une tempête avec un vent d’une force incroyable et de fortes pluies. Nous changeons d’emplacement pour la tente et abandons le bord de mer pour nous réfugier près des bâtiments du camping. Nous prolongeons donc nos moments détentes au camping, faute de pouvoir randonner davantage. Nous rencontrons une famille française (mamayouria-en-amerique-du-sud.blog4ever.com) mais aussi deux françaises en tour du monde avec qui nous partagerons de bons moments (touretdetoursdumonde.travelmap.fr). Nous partagerons, avec un peu d’avance, notre repas de Noël ensemble avec un couple franco-suédois. Forcément, le menu de notre festin est un assortiment de crêpes salées/sucrées. Le vrai soir de noël sera fêté à bord de l’avion nous ramenant sur le continent.
Puis le soleil repointe le bout de son nez et un matin nous découvrons un scorpion dans notre auvent. Nous faisons une dernière randonnée pour profiter de cette magnifique île. Au retour, sans rien avoir demandé, une femme nous propose de nous ramener au centre-ville car « il fait très chaud ». La sympathie des pascuans nous réchauffent le cœur.
Finalement, nous garderons un bon souvenir de la découverte de cette île, bien loin des clichés que nous en avions, même si quelques mésaventures sont venues se joindre au séjour.