Salta – Mendoza : sur la route des vins – 28/11 au 06/12
Salta, “la linda”
A Salta, nous séjournons dans une auberge en centre-ville. Nous y rencontrons une super mamie qui a plus de 80 ans et parcourt le monde depuis plus de 50 ans. D’une énergie sans faille, elle nous raconte tout plein d’aventures, comme l’époque où les afghanes étaient en mini-jupe. Elle nous conseille d’aller voir la cathédrale qui est très belle et où on remarque la ferveur des argentins. A l’heure du déjeuner, il y a des files d’attente devant les confessionnaux. A l’auberge, nous dormons en dortoir. Cela nous vaut quelques nuits peu reposantes avec une colocataire en proie à des crises de paniques nocturnes, qui chante ou parle pendant son sommeil.
A Salta, on renoue avec la société de consommation et on va faire nos courses dans un Carrefour ! Les rues piétonnes sont bondées et chacun évite prudemment les nombreux chiens endormis au milieu du chemin. Pour obtenir des pesos argentins, nous allons au blue market. Nous échangeons à des vendeurs dans la rue nos dollars retirés au Pérou trois mois auparavant. Le taux y est 50% plus avantageux que le taux officiel (bien que l’élection du nouveau président ait fait chuter les cours).
C’est également à Salta que nous vivrons notre premier tremblement de terre. La secousse n’était que de magnitude 5,7 sur l’échelle de Richter, mais quand même !
De Salta à Cafayate par la Quebrada de Las Conchas
Salta – La Viña
La sortie de la ville est assez simple, même s’il n’y a pas mal de circulation. Les véhicules font généralement bien attention à nous. Puis rapidement, on se retrouve dans la campagne avec des paysages de montagnes au loin. La route commence à se vallonner et on aperçoit nos premières vignes.
En arrivant au village Colonel Moldes, l’office du tourisme nous offre de l’eau bien fraîche (idéal par ce temps) et nous informe qu’il n’y a pas de camping plus loin sur notre route. Tant pis, nous décidons quand même de poursuivre jusque La Viña.
La route est de plus en plus vallonnée. Sur le chemin, nous passons devant un hôtel. Nous ne nous y arrêtons pas et poursuivons jusque la station-service dans le village qui nous indiquera que l’hôtel devant lequel nous sommes passés est l’unique endroit où dormir de la ville. Nous rebroussons donc chemin et refaisons les 1,5 km. Cependant, l’hôtel est trop cher pour nous alors nous camperons dans le jardin, bien protégés par les cinq bergers allemands de la propriété. Nous avons tout le confort mis à notre disposition. Nous sommes redescendues à de basses altitudes et la multitude d’oiseaux mais surtout d’insectes en tout genre (mais surtout du genre gros et moche) nous le fait bien remarquer.
La Viña – Bivouac après l’amphithéâtre
Comme on nous l’avait indiqué la veille, la route est de plus en plus vallonnée, mais elle est aussi de plus en plus belle. Nous circulons entre vignes et montagnes de roches rouges tout en longeant le Rio de las Conchas. Nous pouvons admirer d’impressionnantes formations rocheuses.
Nous rencontrons pas mal de belges aujourd’hui. D’ailleurs, un des couples nous indiquera un superbe endroit pour bivouaquer, à 10km de l’amphithéâtre. Nous empruntons donc le chemin de terre rouge et nous enfonçons dans ce désert de roche. L’endroit est magnifique et très tranquille. Cependant, nous apprendrons plus tard qu’il y avait des pumas dans le coin.
Ce qu’on ne vous a pas dit, c’est qu’avant de partir en voyage, nous sommes tombés sur une émission américaine « Dead or Alive » qui parlait d’attaques de pumas sur des cyclistes…. Mais d’après les habitants du coin, il n’y a jamais eu de problème avec les pumas qu’il est très difficile d’apercevoir, c’est aux Etats Unis tout ça…
Bivouac après l’amphithéâtre – Cafayate
Aujourd’hui est une petite étape, il ne nous reste plus beaucoup de kilomètres pour rejoindre Cafayate. La route est toujours vallonnée. Nous continuons à observer d’étranges formations rocheuses et nous pourrons même admirer des colonies de perroquets. Il fait très chaud et nous faisons régulièrement des pauses à l’ombre, notamment à l’ombre dans un arrêt de bus. En fin de parcours, la route devient un long faux plat, nous avons hâte d’arriver.
A l’entrée de Cafayate, nous sommes entourés de vignes. A l’arrivée dans le centre-ville, nous apercevons Christine et Bertrand à la terrasse d’un café. Eux aussi viennent d’arriver, mais ils ont emprunté une piste pour venir jusqu’ici. Nous allons tous au même camping pour rejoindre Louise et Baptiste arrivés la veille. Le camping se transforme en repère de cyclotouristes. Au menu de nos repas : pain perdu préparé par Fabien et barbecue (avec de la bonne viande, des bananes au chocolat et bien sûr du vin).
Cafayate – Mendoza
Le lendemain, nous nous essayons au stop. Mais en ce jour férié, difficile d’y parvenir. Au bout de 2h, nous nous surprenons plus occupés à jouer avec une fourmilière qu’à lever le pouce. Nous décidons donc de retourner au camping en attendant de prendre un bus ce soir.
Nous prenons un premier bus pour Tucuman. Aucun problème pour mettre les vélos. Nous voyageons en fin de soirée, le trajet se passe bien et nous arrivons de nuit.
Il nous faut maintenant trouver un bus pour Mendoza. C’est là que les choses se compliquent. Il est proche de minuit et nous avons fait toutes les compagnies de bus qui étaient ouvertes. Aucune n’accepte nos vélos. On nous propose de les faire voyager en cargo : en colis dans un camion spécial, mais comme nous sommes en week end prolongé à cause des ponts, le camion ne partira pas avant 3 jours. Un peu découragés, mais surtout fatigués, nous nous posons à la terrasse d’un café et nous nous alternons pour dormir et surveiller les affaires. Kristell en profite pour avancer la lecture de son livre de 1300 pages : plus vite il sera fini, plus vite on pourra le laisser de côté et ne plus le transporter dans nos bagages !
Au petit matin, nous allons faire le tour des compagnies de bus qui viennent d’ouvrir. Nous en trouvons enfin une qui accepte de nous prendre avec les vélos dans l’après-midi. C’est donc ravis que nous partons pour un long trajet en bus pour rejoindre Mendoza.
Mendoza – Perdriel
Mais voilà, le bus a déjà 3h de retard et tombe en panne. Il faut changer de bus à la hâte et nos bagages resteront dans le premier bus. A l’arrivée au terminal de Mendoza, nous attendons 2h que le bus arrive. Quand enfin nous le voyons, le personnel est en train de jeter toutes les affaires par terre. Les vélos perdent quelques pièces. On est énervés par le manque de professionnalisme et de respect pour nos bagages du chauffeur. Nous allons voir s’il est possible de récupérer les pièces manquantes et là l’agent nous rit au nez. C’est la goutte de trop, nous partons au bureau faire une réclamation. Mais voilà, c’est un long week end, tous les bureaux sont fermés, on nous dit d’attendre 3 jours et de laisser un numéro de téléphone pour nous joindre… mais on n’a pas de téléphone.
La réclamation faite (plus par principe car nous n’avons pas d’espoir), nous nous renseignons sur les campings qui sont situés plusieurs kilomètres au nord de notre position. Nous n’hésitons pas plus longtemps et enfourchons nos vélos direction le sud. Pédaler nous fera oublier notre mésaventure. Nous roulons dans de paisibles quartiers de Mendoza, c’est agréable. Puis nous reprenons la grande route pour nous diriger vers le Sud-Est de la ville. On essaye de trouver un endroit où dormir mais tous les hôtels sont pleins ou hors de prix. Malgré les avertissements des locaux sur le fait qu’il n’y a vraiment rien à plusieurs dizaines de kilomètres vers le Sud, nous poursuivons notre route.
Finalement, nous trouverons un camping à Perdriel où nous pourrons passer une paisible nuit et nous préparer au chemin qui nous attend : traversée des Andes au pied de l’Aconcagua (sommet le plus élevé des Amériques) pour rejoindre Santiago et notre vol pour l’Ile de Pâques.