Au bon endroit au mauvais moment – Perito Moreno et Torres del Paine – 01/03 au 11/03
Le glacier Perito Moreno
El Calafate est une petite ville fondée il n’y a même pas 100 ans. Son expansion est essentiellement due aux touristes qui y viennent principalement pour y visiter le glacier Perito Moreno.
Ce glacier fait partie du champ de glace sud qui fait 16800 km² et se situe à la frontière entre le Chili et l’Argentine, en Patagonie. Le Perito Moreno fait 30km de long. Il a un front de 5km sur le lac pour une hauteur d’environ 60m au-dessus de l’eau. Il est l’un des rares glaciers qui progressent. Il avance d’environ 2m par jour.
Comme c’est un peu la seule attraction du coin, les agences de tourisme et de bus en profitent et les prix sont indécents. Nous décidons donc d’y aller en stop, surtout que des cyclistes rencontrés il y a quelques semaines nous assurent que le stop y est très facile. Malgré notre réveil très matinal, pour nous ce sera deux heures d’attente à l’aller et deux heures de plus au retour.
A l’aller, un jeune couple espagnol nous conduit. Ils nous apprennent notamment que les ruptures du glacier se produisent tous les quatre ans en moyenne. La rupture se produit quand le glacier atteint la rive en face et sépare ainsi le lac en deux. L’eau ne pouvant plus s’écouler normalement, une partie du lac monte de 30m ! La pression exercée sur la glace est alors tellement forte qu’elle finit par se rompre.
Quand nous arrivons sur place, nous sommes surpris de voir le glacier aussi proche de nous. Il a atteint notre rive et nous pouvons voir des morceaux de glace se détacher et tomber dans un vacarme incroyable. Tout un pan entier du glacier va même s’effondrer alors que nous sommes sur place. Le spectacle est incroyable. On entend sans cesse des grondements de la glace venus de l’intérieur même du glacier qui semble vivant.
On pourrait y passer des jours à l’observer sans se lasser. Mais l’après-midi n’est pas mal avancée alors nous décidons de refaire du stop. Une bonne dose de patience plus tard et un homme nous amène dans son 4×4. Il roule à une moyenne de 120km/h sur cette route sinueuse. Nous n’aimerions vraiment pas être à vélo sur la même route que lui. Nous croisons d’ailleurs quelques cyclistes, mais heureusement nous n’avons renversé personne.
Une semaine après notre visite, nous apprenons que la rupture tant attendue vient d’avoir lieu. On y était presque ! Mais bon, nous sommes un peu moins dégoutés que notre ami André qui lui est arrivé seulement 2h après le spectacle ! Pour voir ses photos après la rupture du glacier, rendez-vous sur sa page facebook radrauschen, la publication du 10 mars)
Torres del Paine
Nous partons ensuite vers Puerto Natales. Encore une fois, nous y allons en bus. Le temps manque, il faut prioriser. Ces paysages de pampa et ce vent très puissant ne nous ont pas convaincu d’y lutter plusieurs jours sur les vélos. Le passage de frontière se passe bien et nous voilà de retour au Chili.
Nous arrivons de nuit dans une auberge aux propriétaires peu sympathiques. Nous décidons de prendre un lit en dortoir et de ne pas monter la tente pour qu’elle ne souffre pas davantage avec ce vent. Ici le vent patagonien est très puissant et la semaine dernière un bus s’est même renversé !
L’attraction de ce petit village du bout du monde est le parc national de Torres del Paine. Randonner dans ce parc nous fait rêver depuis quelques années déjà, avant même d’avoir l’idée de ce voyage à vélo. Il y a deux circuits de randonnée : le W qui se fait sur 4 jours environ et qui permet de voir les sommets des Torres et deux glaciers ou le O qui se fait en 9 jours environ et qui fait le tour du massif montagneux et inclus le W.
Nous avons longtemps rêvé de faire le O mais nous optons finalement pour le W.
À l’arrivée dans le parc, c’est un peu l’anarchie et nous ne savons pas où donner de la tête. Impossible de réserver les campings gratuits car ils sont complets pour les 4 prochains jours. Après avoir payés bien cher l’entrée du parc, il nous faudra donc dormir dans des campings privés. En effet, le parc n’est qu’à moitié public, l’autre moitié appartient à des particuliers, qui en profitent bien.
Comme nous le recommande les guides, nous n’allons pas commencer par aller voir les Torres qui sont dans les nuages aujourd’hui, nous partons dans le sens inverse voir le glacier. Il faut un peu chercher pour acheter le billet de bateau ou retrouver notre chemin jusqu’au prochain bureau des gardes forestiers.
Pour ne pas nous éterniser sur ces détails d’organisation qui nous ont déçus, voici un petit résumé. A notre arrivée, les deux campings gratuits sont complets, mais pas forcément, cela dépend du poste de gardes du parc où vous réservez et de votre audace. Les lieux sont peu entretenus et très sales et un des campings privés a dû être fermé pour raisons sanitaires. Les informations fournies par les gardes sont fausses, quand ils sont présents. Le reste des campings (les privés) sont particulièrement chers. Nous avons vraiment l’impression de promener notre portefeuille d’un lieu à un autre. Vu le prix que nous payons l’entrée du parc, on se demande bien ce qu’ils font de tout cet argent. Notre esprit a été pas mal occupé à savoir comment nous allions faire pour dormir le soir plutôt que de simplement profiter de cette magnifique nature environnante, c’est bien dommage.
Vous l’aurez compris, c’est complètement la déception au niveau de l’organisation, même si un des postes de gardes du parc nous annonce qu’il reste de la place dans un des campings gratuits. De plus, nous n’avons pas de chance mais le temps n’est pas non plus avec nous. Notre séjour est très venteux et nous aurons 2 jours de beau temps sur 4. Les prochains jours ne s’annonçant pas mieux, nous ne prolongeons donc pas davantage le séjour.
C’est vraiment la randonnée que nous attendions le plus, mais dont la gestion du parc nous a le plus dégoutée (et oui, nous n’avons que parlé des campings, mais on pourrait évoquer les sentiers, la signalisation…). Nous en parlons avec Alice et Benoit que nous retrouvons par hasard dans le parc, ainsi qu’avec Amanda et Antonio qui nous rejoignent sur le sujet. Nous étions prêts à faire le voyage depuis l’Europe spécialement pour randonner dans ce parc, mais nous sommes finalement déçus.
Mais les paysages dans tout ça ? Et bien nous avons réussi à apercevoir le glacier Grey, les icebergs qui flottent dans la rivière, quelques lacs, un glacier qui fait un vacarme impressionnant lorsque le moindre morceau de glace dévale la montagne et enfin nous avons quand même pu apercevoir de loin les Torres.