Cusco – Juliaca : difficile reprise du vélo sur l’altiplano péruvien – 25/09 au 30/09

CUSCO – URCOS : reprise du véloCusco - Urcos

Le départ de l’hôtel est difficile. Comme dirait le guide du routard « Il est au monde des villes où l’on ne fait que passer. Il y en a d’autres que l’on quitte avec regrets… Cuzco est de celles-ci ! » Après une embrassade avec le propriétaire de l’hôtel et un au-revoir aux cyclotouristes, nous prenons la route.

La sortie de Cusco se fait sur une route plane, légèrement descendante : idéal pour reprendre le vélo. Nous circulons assez rapidement sur un grand axe quand tout à coup à un carrefour Fabien failli faire un soleil avec son vélo. Les grilles d’évacuation d’eau sont généralement placées perpendiculaires à la route, et bien celles-ci étaient parallèles, la roue du vélo tombe donc dedans et reste coincée. Heureusement, il y a plus de peur que de mal.

Dans l’après-midi, nous alternons montées et descentes. Il y a un peu de trafic sur cette route. A l’entrée d’un village, dans un virage, un camion n’a pas fait attention à nous et sa remorque a failli nous écraser tous les deux. Une bonne montée d’adrénaline et pas mal d’insultes en français plus tard, nous voilà arrivés dans la ville sans charme d’Urcos. Cette première journée n’aura pas été trop physique mais aura mis nos nerfs à rude épreuve. Comme il n’y a pas deux incidents sans trois, ce soir, le réchaud à décider de faire grève. C’est plutôt une mauvaise nouvelle car on quitte tout juste la ville pour aller faire des bivouacs et surtout qu’il y a la Bolivie qui arrive avec son lot d’aventures où le réchaud nous sera indispensable. Mais après 1h30 de réparation intensive par Fabien, nous pourrons dévorer nos pâtes/thon/sauce tomate/parmesan bien méritées.

Sur la route vers Urcos
Sur la route vers Urcos

URCOS – SAN PEDRO : grands espaces mais gros trafic urcos san pedro

Ce deuxième jour de vélo s’annonce assez long, le réveil est donc programmé à 5h. C’est finalement à 10h et après un petit tour au marché que nous entamons la journée. Encore une fois, nous alternons montées et descentes sur la bande d’arrêt d’urgence, le long d’une route fréquentée. Les choses se compliquent un peu en fin de journée où la bande d’arrêt d’urgence disparait. L’importante circulation nous oblige souvent à descendre sur le bas-côté de la route pour ne pas nous faire écraser.

Nous n’arriverons finalement pas à rejoindre Sicuani où nous voulions faire étape. Nous nous arrêterons au village de San Pedro qui est pratiquement désert mais essentiellement composé d’auberges et hôtels en tout genre. Notre hôtel aura une magnifique vue sur l’éclipse de Lune de ce soir.

En début d'étape, nous bénéficions d'une bande d'arrêt d'urgence
En début d’étape, nous bénéficions d’une bande d’arrêt d’urgence

SAN PEDRO – AGUAS CALIENTES : des efforts plus que récompenséssan pedro aguas caliente

L’atiplano, comme son nom ne l’indique pas, n’est pas totalement plat. En effet, nous avons un col à 4200m à passer. Nous avons prévu de le passer aujourd’hui, nous programmons donc le réveil à 5h. C’est finalement à 9h30 que nous reprendrons la route. La journée est une succession de montées et de descentes. Nous sommes en petite forme. Nous avons dû attraper froid avec le vent des hauts plateaux. Nous décidons d’écourter l’étape à Marangini après 30km de vélo. Cependant, même si nous ne sommes pas difficiles pour les hôtels, l’unique hôtel de la ville avait l’air vraiment pourri. Cette impression nous a été confirmée par la police qui nous a vivement conseillé de continuer jusqu’à Aguas Calientes : « 45 min en vélo ».

Mais voilà, comme toujours au Pérou, après 1h de montée, nous ne sommes toujours pas arrivés à destination. Nous voyant épuisés, des habitants d’un village nous font signe de prendre un verre avec eux. Ils prennent une tasse, la plonge dans un des sceaux du chantier sur lequel ils travaillent et nous la tendent. Nous n’avons pas le courage d’avaler plus d’une gorgée de chicha. Ils nous rassurent que nous sommes qu’à quelques kilomètres de notre objectif mais que ça monte encore pas mal. Après tous ces encouragements, nous repartons de plus belle pour finalement atteindre le village, ou plutôt, le complexe conçu autour des sources d’eau chaude (Aguas Calientes).

Un hôtel, un restaurant ainsi que des petites boutiques ont été construits aux alentours des bassins. Forcément, tout est assez cher, mais nous demandons s’il est possible de poser la tente. On nous répond qu’il n’y a aucun problème et nous voilà à nous installer près des bassins pour 5 soles (environ 1,50€). A la tombée de la nuit, nous nous préparons à manger pendant que les derniers clients sortent des bassins. Une fois repus, nous avons le champ libre pour profiter pleinement des bassins d’eau chaude et nous requinquer.

Installation de la tente au milieu du complexe d'Aguas Calientes
Installation de la tente au milieu du complexe d’Aguas Calientes
Après l'effort, le top du réconfort!
Après l’effort, le top du réconfort!

AGUAS CALIENTES – AYAVIRI : l’altiplano dans toute sa splendeuraguas caliente ayaviri

Le lendemain matin, le propriétaire vient chaleureusement nous saluer et nous explique que cette propriété n’est pas gérée par l’état mais par une communauté indigène. Nous reprenons la route avec le moral au top, mais de plus en plus malades.

On garde le sourire dans ce magnifique paysage, avec la voie ferrée longeant la route et donnant un charme particulier aux lieux. Il y a également beaucoup de troupeaux d’alpagas. Nous verrons même un renard andin.

Ici les poids lourds s’écartent pour nous laisser passer et nous saluent (cela faisait longtemps que ça n’était plus arrivé).

les grandes lignes droites de l'altiplano
Les grandes lignes droites de l’altiplano au milieu des troupeaux d’alpagas à la sortie d’Aguas Calientes

Quand on arrive enfin en haut du col, il y a des bus de touristes arrêtés là pour acheter l’art artisanal de quelques petits magasins. Un touriste dit « Wah les courageux ! » puis nous sommes encouragés à coup de « Vive la Bretagne ». Le temps d’un sourire et nous entamons la descente tant attendue depuis quelques jours. Nous filons à vive allure, seulement ralentis par les dos d’âne et le vent qui nous arrive de face. Une fois la descente du col terminée, nous roulons sur de grandes lignes droites toutes plates de l’altiplano.

Petit village au col à 4200m
Petit village au col à 4200m

Déjà en préparant le voyage depuis la France on avait hâte à ces étapes. On nous avait dit : « du plat sur des centaines de kilomètres et le vent dans le dos ». On voit bien le plat, et on se rend compte des centaines de kilomètres mais le vent n’est jamais dans notre dos, ou si peu. En additionnant le temps passé sur l’altiplano avec le vent dans le dos, on arrive à moins de 30min sur l’ensemble du trajet. Il faut donc rouler avec le vent de côté ou de face. Les paysages que nous offre l’altiplano sont magnifiques. Nous croisons des lacs avec beaucoup de flamants roses. Nous voyons également beaucoup de rapaces et des mouettes.

Les flamants pas toujours roses
Les flamants pas toujours roses

Nous arrivons dans l’après-midi à Ayaviri. Une ville encore une fois sans grand intérêt si ce n’est son église sur la place principale. Le soir, nous cherchons à nous ravitailler pour le lendemain. Nous demandons donc à un policier où nous pouvons trouver un petit magasin avec des provisions. S’ensuit ensuite la conversation suivante :

« Du poulet ? demande le policier.

– Non, du thon, de la mayo… de quoi faire des sandwiches.

– Quoi ? Vous n’aimez pas le poulet ? »

Oui, ici c’est poulet matin, midi et soir.

Eglise d'Ayaviri
Eglise d’Ayaviri

 

AYAVIRI – JULIACA : Une entrée suffocanteayaviri juliaca

Aujourd’hui encore nous continuons sur l’altiplano. Quelques flamants roses flanent de ci, de là. Le paysage est un peu moins grandiose que la veille. La route est tout d’abord plane puis se vallonne au fur et à mesure de la journée. Nous croisons quelques petits villages.

L'altiplano
L’altiplano

Au loin, nous apercevons la ville de Juliaca.  Mais plus le temps passe, moins la ville semble se rapprocher. Puis enfin nous y sommes : l’asphalte laisse place à une piste poussiéreuse que chacun des innombrables véhicules soulève sur son passage. Les déchets sont omniprésents. Les chiens errants ont envahi les lieux. C’est dur d’être à vélo dans cette atmosphère. Mais nous tenons bon car nous savons que nous sommes attendus et que quelque part dans cette ville peu accueillante il y a une petite place pour nous dans une maison.

A 15h30, nous arrivons près de la place principale, à la recherche de notre logement. Cependant, il nous faudra bien une heure à tourner en rond et avec l’aide de quelques passants pour enfin arriver au bon endroit. Mais c’est finalement à 18h30 que notre hôte arrivera et que nous pourrons nous mettre à l’abri du froid. Geovanni nous installe dans son atelier où nous dormirons très bien. Nous pourrons aussi y laisser nos affaires le temps de découvrir une des grandes villes péruviennes qu’il manquait à notre actif : Arequipa, mais en sac à dos et non à vélo.

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