Trujillo – Caraz en passant par le Cañon del Pato – 11/07 au 16/07
Trujillo – Chao
Ce matin, nous quittons la casa de ciclistas. Lucho nous accompagne jusqu’à la sortie de la ville. Là, nous retrouvons la panaméricaine avec beaucoup de trafic. La route jusque Chao est peu intéressante : rectiligne et désertique. On croise d’importantes dunes de sable. Il y a malgré tout de grands champs de canne à sucre. Ces cultures, dans le désert, sont possibles grâce au système du goutte à goutte. Cela nous amène à croiser des camions surchargés de canne à sucre.

C’est le premier jour du voyage où nous souffrons de la chaleur. Nous roulons avec plus de 35°C avec un soleil au zénith. Nous arrivons à trouver un petit peu d’ombre pour le déjeuner sous un grand panneau publicitaire. Sur cette route, nous découvrons une nouvelle signification au klaxon des camions : Dégage ou je t’écrase. Ce qui nous a valu quelques sorties de route.

Nous arrivons à Chao, en fin d’après-midi, avec une magnifique descente. Après avoir écumé des hôtels à l’accueil plutôt froid, nous trouvons refuge dans un hôtel proche de la station-service. Nous pourrons y voir en différer l’étape du Tour de France à Mur de Bretagne (11% de dénivelé, les petits joueurs !)
Chao – Tanguche
Le départ est matinal pour regagner Chuquicara. Après 15km d’asphalte, dont une 2 voies en construction pour nous tout seuls, nous rejoignons l’entrée du parc et sa route en ripio (ripio = piste chaotique). C’est un raccourci qui nous évite d’aller jusqu’à Chimbote. Après 500m, on tombe sur une déviation (+4km). La piste devient sablonneuse et jonchée de cailloux. Chaque véhicule qui passe crée un nuage de poussière. Le soleil tape fort et nous nous épuisons rapidement dans ce désert.



Nous trouvons refuge dans une cabane de chantier que les ouvriers nous mettent à disposition. Nous y passons les heures les plus chaudes de la journée et en profitons pour manger et nous reposer. Nous repartons en milieu d’après-midi pour rejoindre vers 17h le village de Tanguche à mi-parcours. Nous décidons de stopper là l’étape du jour.


Nous sommes hébergés, ce soir-là, par Lila, propriétaire du seul restaurant de la ville. Le temps de monter la tente, nous sommes assaillis par de petits moucherons plus voraces que les maringouins canadiens ! (dixit des québécois). Lila nous donnera une astuce pour les repousser et éviter les démangeaisons : le shampoing. Ainsi nous voilà couverts de piqûres et de shampoing. Le soir, nous pensions initialement manger dans son restaurant pour remercier Lila, finalement elle nous invite à dîner avec sa famille. Elle s’occupe vraiment bien de nous jusqu’à nous offrir un matelas, le petit déjeuner le lendemain matin et même des fruits pour la route.

Nous repartons à l’aube, le sourire aux lèvres, enchantés par cette belle rencontre d’une famille qui n’a presque rien (une petite maison en roseau) mais qui nous offre tout.
Tanguche – Chuquicara
Nous reprenons donc la route pour finir l’étape non achevée hier. La piste est meilleure qu’hier. Nous croisons les travailleurs qui se rendent aux champs ou dans les carrières. Sur le chemin, nous voyons beaucoup de maisons abandonnées en ruine. A 7km de la fin de l’étape nous retrouvons enfin l’asphalte. Par contre, nous n’avons pas vu la montée annoncée par les habitants de Tanguche (tant mieux !).

Nous arrivons tranquillement vers midi à Chuquicara et cherchons un logement pour la nuit. Nous savons que la route à venir est plus difficile, nous gardons ça pour demain. Nous trouvons refuge dans un petit hôtel tenu par un couple âgé. Après un peu de repos pendant les heures les plus chaudes, nous décidons d’aller voir nos hôtes pour leur offrir le café et faire un brin de causette. Le brin de causette durera finalement 5h, pendant lesquelles ce couple nous parlera longuement de leur histoire, de la région et du Pérou. Vivant confortablement sur la côte péruvienne, ils se sont faits braquer leur maison et ont tout quitté pour trouver refuge dans leur village natif de Chuquicara. Ce n’est plus vraiment un village car tout a été détruit dans les années 1970 après un violent séisme. Il n’y a que quelques petites boutiques tenues par des femmes dont les hommes sont en train de chercher de l’or dans la rivière toute proche. Nos hôtes semblent aspirer à une paisible retraite même s’ils semblent profondément attristés de la corruption et du narcotrafic présents au Pérou.
Chuquicara – Yuramarca
Départ matinal pour attaquer ce que Fabien appelle « du ripio de m**** ». La piste n’est pas facile tout le long de l’étape. Nous nous arrêtons au village de Mirador. Village est un bien grand mot pour cet endroit complètement détruit lors du tremblement de terre il y a 35 ans. Il reste 3 habitants, des maisons en ruine et une église en restauration. Nous sommes tout de même très bien accueillis et profitons d’un bon petit déjeuner avant de poursuivre la route.

Vers midi nous voyons sur le bord de la route deux vélos chargés (même un peu plus que les nôtres). Nous faisons la rencontre de Denise et Charles, deux québécois qui voyagent depuis un an, de Lima à Puerto Natales (Sud de l’Argentine) et qui maintenant remontent vers le Canada. (voici leur blog : http://chardenvelomonde.blogspot.ca/)

Aujourd’hui, nous traversons notre premier tunnel à vélo (bien d’autres vont suivre les jours à venir), c’est aussi l‘occasion de croiser des chauves-souris.


La fin de la journée se fait par une importante montée où il nous faut pousser les vélos. Nous arrivons à la tombée de la nuit dans un village très accueillant où les enfants nous accompagnent et nous guident jusqu’à l’hôtel. Pour le dîner, nous optons pour un restaurant tout proche où nous nous régalons en observant un cuy se promener dans la salle (prononcé « couille », c’est un cochon d’inde).
Yuramarca – Huallanca
Petite étape de 12km qui nous fait arriver à Huallanca par une piste en ripio.

L’accueil des habitants est plutôt bon, mais tous les hôtels affichent complets. Il semblerait que les ouvriers de la centrale un peu plus loin occupent toutes les chambres de ce village. Nous trouvons refuge dans un petit hôtel vraiment basique mais propre avec une propriétaire sympathique (un luxe comparé à l’autre unique hôtel disponible qui est un véritable débarras dégoutant).
Huallanca – Caraz
Nous attaquons enfin l’étape que nous attendions depuis le début du parcours : le cañon del pato. Il s’agit d’un canyon dans lequel la rivière est coincée entre la cordillère blanche et la cordillère noire.

Une succession de 35 tunnels nous permet d’emprunter ce chemin. La route est étroite mais asphaltée. La montée au départ de l’étape est rude et nous oblige à pousser les vélos, mais le reste de l’étape se fera sans souci.



A la sortie d’un tunnel nous sommes chaleureusement encouragés par 2 français sortant d’un 4×4. Un peu plus tard dans l’après-midi, nous les recroisons. Ils semblent avoir pitié de nous et nous proposent de nous avancer, ou du moins de nous soulager de quelques sacoches. Que nenni, nous aimons souffrir, on avoue qu’un peu plus tard dans la journée, c’est sûr que l’une de nous aurait craqué face à cette proposition.

Comme les jours précédents, nous faisons une pause aux heures les plus chaudes de la journée. Nous arrivons finalement dans l’après-midi à Caraz et cherchons longuement un hôtel. Nous finissons par en trouver un à la limite du budget et n’acceptant pas les vélos dans la chambre. Ils resteront donc dans le patio sur lequel donne notre chambre.