Casa de ciclistas de Trujillo et ses environs – 30/06 au 10/07

Premiers pas au Pérou

L’arrivée à Trujillo nous soulage un peu après notre passage à Piura où il nous a fallu changer du bus. Nous y sommes restés une nuit pour trouver une compagnie de bus qui accepte de prendre nos vélos. La ville est peu engageante : les rues sont envahies de taxis, mototaxis, combis, le bruit des klaxons est incessant, partout les gens nous hèlent dans la rue « Hello ! Hello ! » ou nous traitent de « Gringos ! ». On se sent agressés, c’est fini la tranquillité équatorienne.

Une fois dans le bus pour Trujillo, nous traversons des paysages désertiques. Ça nous change du vert et des montagnes équatoriennes. Nous apercevons des déchetteries à ciel ouvert, tout est jonché de déchets. Nous arrivons de nuit à Trujillo. L’atmosphère est moins pesante.  Le lendemain nous nous rendons à la casa de ciclistas. En chemin, un homme nous demande « Vous cherchez Lucho ? C’est par ici ! ». On reconnait le logo de la casa au-dessus de la porte. Ça y est, nous y sommes.

Présentation et arrivée à la casa

Lucho est connu dans le milieu car c’est le premier à avoir ouvert sa maison aux cyclotouristes, il y a 30 ans. Il a créé les casas de ciclistas. Il voit passer des gens d’horizons divers et variés avec des projets plus ou moins fous. Sa devise « mi casa es tu casa ».  D’ailleurs quand nous sonnons à la porte et que celle-ci s’ouvre nous voyons passer la tête d’un enfant (Lance, le fils de Lucho) qui court dans sa maison en criant « bicileta !! bicicleta !! ». Il s’emblerait qu’après plus de 2000 cyclistes, ce soit toujours le même entrain.

Nous sommes accueillis par Lucho qui nous montre la liste de toutes les personnes qu’il a accueillies depuis 1985 (plus de 2000 dont 250 français). Il nous montre aussi des articles de journaux locaux concernant le braquage de plusieurs cyclotouristes dans le désert de Sechura et notamment à Paijan. Nous avons bien fait de prendre un bus !

Lucho est très occupé car il prépare une course de cyclisme annuelle. Il est sur tous les fronts et on le voit entre une interview avec les journalistes et une entrevue avec la police pour gérer les aspects sécurité de la course. A notre grande tristesse, nous sommes les seuls cyclos à la casa de ciclistas. Tout comme à Tumbaco, ce lieu d’échanges entre cyclos s’avère désert à notre venue.

Les moments à la casa

Le jour de la course, nous aidons Lucho qui se bat seul sur tous les fronts. Fabien est embauché comme caravane publicitaire, photographe et pour finir vélo-taxi. Kristell est embauchée pour gérer les inscriptions et aussi pour participer à la course. Un couple de cyclotouristes suisses arrivés la veille participe également à la course. Ils finiront tous les deux sur le podium !

Fabien se recycle en vélo-taxi
Fabien se recycle en vélo-taxi
Première course cycliste internationale
Première course cycliste internationale

Après deux jours de solitude à la casa, deux suisses ont débarqué. En plus de parler français, le comble du bonheur est qu’ils font le chemin en sens inverse (Buenos Aires, Ushuaia, Quito). Cela nous permet de passer de bonnes soirées de discussions et de partages de bons plans. Nous échangeons les guides touristiques, cartes routières et cartes sim des téléphones.

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El Che Loco
El Che Loco

Après les suisses, un argentin arrive à la casa. El Che Loco vient pour la 3ème fois chez Lucho, mais cette fois-ci, il est en moto. Le Che fabrique des petites bicyclettes avec des fils de fer. Il fait tous types de modèles.

Puis enfin, nous partageons la chambre avec un cyclo japonais. Il voyage en solo du Canada jusqu’à Ushuaïa.

La chambre mise à notre disposition est couverte de bons plans et de projets fous à vélo : lune de miel de 4 ans autour du monde pour un couple d’amoureux, un aller-retour Buenos Aires-Alaska-Buenos Aires… Mais au milieu de tous ces dessins et ces messages, le plus impressionnant est la carte retraçant le voyage de Heinz Stücke intitulée « El viaje que nunca termina ». Elle est couverte de lignes dans tous les sens représentant son trajet depuis plus de 40 ans et de points éparpillés partout dans le monde représentant les endroits où il a fêté Noël. Pour ma part, mon livre de chevet est le livre intitulé « Cyclo-nomade. Sept ans autour du monde » dédicacé pour Lucho par le français Jacques Sirat qui lui aussi est passé par ici.

Nos vélos en cours de révision dans l'atelier de Lucho
Nos vélos en cours de révision dans l’atelier de Lucho

Ici, tous les matins, le Tour de France est passionnément suivi. C’était d’ailleurs le rêve de Lucho d’y assister un jour. Ce rêve s’est réalisé il y a quelques années par un ensemble de cyclotouristes français qu’ils avaient jadis accueillis dans sa maison. Ils se sont rassemblés pour que Lucho puisse venir en France et vivre au plus près du Tour.

Notre séjour à la casa nous a permis de passer de bonnes soirées avec Lucho qui nous a conté de nombreuses histoires et celles d’autres cyclos. On en profite également pour faire une petite révision des vélos. On a même droit à quelques cours de mécanique et un réglage des vélos à nos mesures. (Un gros réglage a d’ailleurs été nécessaire au niveau de la selle, ça se ressentira dans les jambes les jours suivants !)

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Soirée crêpes ! Encore une…

Visites touristiques

Trujillo est une jolie ville ayant gardé son charme colonial. Le principal attrait est la plaza de Armas mais aussi ses rues vivantes où il fait bon se promener.

Cathédrale de Trujillo
Cathédrale de Trujillo

Nous profitons de notre séjour à Trujillo pour visiter les environs.

Nous allons tout d’abord voir la cité de Chan Chan située dans le désert au nord de la ville. Chan Chan était la capitale chimu. Les chimu ont succédé aux Moches (apogée du XIIe au XVe siècle) avant d’être conquis par les incas qui les ont privé d’eau. Aujourd’hui, il est possible de visiter qu’une seule des neuf forteresses. Dans chacune d’elle repose le roi qui l’a fait construire ainsi que sa suite. La forteresse possède également une grande place des cérémonies et des sacrifices ornée d’une frise sculptée. Derrière la grande place se trouve les restes d’un étang. Tous les 28 jours, lorsque la Lune se reflétait dans l’eau, on procédait à des sacrifices.

Grande place de Chan Chan
Grande place de Chan Chan

 

Détail de Huaca de la Luna
Détail de Huaca de la Luna

Nous visitons également Huacas del sol y de la luna. Site de la civilisation Moche (IIe au VIIIe siècle). Seul le temple de Huaca de la Luna se visite, Huaca del Sol n’ayant pas encore été fouillé. C’est un temple sur 5 étages. Un étage représente une période, qui une fois terminée, était comblé et recouvert par un nouvel étage. Nous visitons plusieurs salles du temple. Tout comme la civilisation Chimu, les Moches pratiquaient le sacrifice humain notamment en période du phénomène climatique El Niño. Le site comporte des peintures et fresques très bien restaurées.

Fresque Huaca de la Luna
Fresque des différents étages de Huaca de la Luna

Nous ne pouvions pas être sur la côte sans découvrir le Pacifique. Nous allons donc à Huanchaco, petite station balnéaire au Nord de Trujillo, faire notre premier saut dans cet océan que nous n’avions encore jamais vu. Huanchaco possède des embarcations traditionnelles en roseau.

Le Pacifique !
Le Pacifique !

Maintenant, il est temps de quitter la casa de ciclistas et la côte Pacifique pour se diriger vers la Cordillère Blanche avec ses hauts sommets enneigés.

Départ de la casa de ciclistas
Départ de la casa de ciclistas

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